Il n’y a pas d’heure pour le rhum, ou plutôt, toutes les heures sont bonnes pour le ti-punch
On prétend qu’à la dure époque du sarclage de la canne, la journée débutait dès 5 h (oui, am) par le « décollage », un ti-punch donnant le courage nécessaire pour affronter le dur labeur. S’en suivait le « crasé », un verre d’eau ou d’eau de coco pour éteindre le feu, puis, vers 10 h, le « didico », alors accompagné d’un riche snack puis d’une « petite goute » à 11 h. Tout ça avant le lunch, avant un autre « CRS » (citron-rhum-sucre). L’aurore arrivera enfin, tout comme le dernier verre : « la partante » ou « pétépied », pouvant se traduire par « qui coupe les pattes ».
Cette ponctuation de la journée en levées du coude persiste aujourd’hui plus dans le mythe que dans la réalité des Guadeloupéens. D’ailleurs, que vous visitiez les lolos (cafés) antillais ou que vous vous posiez dans un tel café en plein cœur de l’hiver canadien (on pense au Agrikol sur la rue Ontario), le rituel veut que vous concoctiez votre propre cocktail armé d'une bouteille de rhum entière, de quartiers de limes, de sucre roux, d'amis et peut-être d’une bouteille d’eau.